Unité nationale (carton exigé à l’entrée)


On s’est foutus tous seuls dans le piège. Ils ne sont pas invités, ils sont les martyrs. Ils sont invités et se font siffler : ils sont aussi des martyrs.

—Un « ténor » du PS, cité par Libération.

Il faut reconnaître au Gouvernement la palme de la bêtise : en faisant d’une journée de deuil un événement mondain et en ne laissant pas au Front national la responsabilité de choisir de s’associer, ou non, à l’UMP et au PS lors de la manifestation de dimanche, le Premier ministre a évité à Marine Le Pen de trancher un dilemme qui aurait autrement été, pour elle, assez cornélien. Dans ce contexte dramatique, il fait donc passer tout, fromage et dessert, au seul mouvement politique qui s’était depuis longtemps érigé en adversaire de l’islamisme radical.

Au delà de la mesquinerie que trahit ce mauvais calcul à un moment où, effectivement, l’unité face à la guerre dont personne ne conteste désormais la réalité aurait relevé de l’évidence, il démontre surtout l’incapacité absolue du PS comme de l’UMP de rebondir face à l’installation du FN en tête des voix, l’année dernière.

Si ce n’était pas d’abord abject, on pourrait se permettre de dire que c’est dingue.