La presse a rapporté que Erich Priebke était catholique pratiquant à la fin de sa vie et qu’il serait décédé en règle avec l’Eglise. Il s’ensuit nécessairement qu’il s’est repenti des crimes abominables pour lesquels il a été condamné par la jutice italienne, l’insensé massacre des Fosses ardéatines figurant parmi les pires épisodes qui émaillèrent la Seconde Guerre mondiale.
Il me semble aller de soi que le service funèbre de Erich Priebke, avec ou sans corps, ne pouvait être que strictement privé et confidentiel, pour éviter toute récupération ou amalgame, non de la part du prêtre, mais de celle des assistants.
Le Cardinal Vicaire aurait dû poser cette condition et ne refuser tout service que s’il ne recevait pas de garanties suffisantes sur ce point.
Il en va de même, je regrette de le dire, du clergé de la Fraternité Saint-Pie X d’Albano, qui n’a visiblement pas pris cette précaution, pourtant nécessaire et évidente, surtout, — je suis un peu navré de le dire puisque je fréquente moi-même leurs offices, — dans leur cas particulier.
Je suis prêt à parier que Mgr Fellay, qui se trouvait aux Etats-Unis, n’était pas dans la boucle.
Mais je trouve néanmoins assez juste l’observation de cet abbé Blake (qui écrit très mal), que la décision romaine peut donner l’impression que le critère, ce n’est plus la recommandation à Dieu de l’âme d’un catholique mort muni des sacrements de l’Eglise, pour que, comme nous en avons tous la vocation, il parvienne à la vie éternelle par le truchement des mérites inépuisables de Notre-Seigneur : notre foi a à son coeur le fait que, par ces derniers, tous les péchés, mêmes les plus graves ont été rachetés.
En lieu et place, le comportement très choquant du Cardinal Vicaire Vallini, fermant sans appel les portes de toutes les églises de Rome au défunt, semble avoir été dicté par la circonstance qu’une « célébration de la vie » du défunt, — à laquelle se réduisent de nos jours les obsèques pour l’immense majorité des gens, quelle que soit la forme qu’elles prennent, — serait inopportune s’agissant d’un invidividu ayant eu la vie que l’on sait. Ces considérations toutes terrestres semblent avoir prévalu sur le droit de l’Eglise.
Les uns ont été naifs, mais les autres se sont comportés comme si Notre Seigneur Jésus-Christ n’était pas mort “pour tous”, comme ils se tuent pourtant à le dire tous les jours à la messe.