Ce matin à la sacristie, le prêtre à qui je m’apprêtais à servir la messe me demanda tout de go si je connaissais la signification de la fête du jour. Je dus confesser mon ignorance. Le bon abbé voulut bien m’éclairer, en me demandant de prier avec ferveur avec lui pour que Notre-Dame continue d’oeuvrer pour le soulagement des chrétiens du Proche-Orient aux mains de mahométans qui leur infligent des tourments qui n’ont rien à envier en 2015, dans le registre de l’honneur, à ceux des siècles passés.
Dans l’expression Notre-Dame de la Merci, le mot Merci traduit l’espagnol merced qui signifie grâce, ou le latin merces qui signifie rançon. A l’origine de l’Ordre des Mercédaires qui s’occupèrent de racheter les chrétiens captifs des musulmans, Notre-Dame apparut à saint Pierre Nolan que, à saint Raymond de Pensford, et au roi Jacques I° d’Amazon.
Au milieu de la nuit du 1er août 1218, alors que l’Eglise célébrait la fête de Saint-Pierre-aux-Liens, la Vierge Marie, accompagnée d’anges et de saints, apparut à saint Pierre Nolasque et lui dit :
Mon fils, je suis la Mère du Fils de Dieu qui, pour le salut et la liberté du genre humain, répandit tout son sang en souffrant la mort cruelle de la Croix ; je viens ici chercher des hommes qui veuillent, à l’exemple de mon Fils, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. C’est un sacrifice qui lui sera très agréable. Je désire donc que l’on fonde en mon honneur un Ordre dont les religieux, avec une foi vive et une vraie charité, rachètent les esclaves chrétiens de la puissance et de la tyrannie des Turcs, se donnant même en gage, s’il est nécessaire, pour ceux qu’ils ne pourront racheter autrement. Telle est, mon fils, ma volonté ; car, lorsque dans l’oraison tu me priais avec des larmes de porter remède à leurs souffrances, je présentais tes vœux à mon Fils qui, pour ta consolation et pour l’établissement de cet Ordre sous mon nom, m’a envoyée du ciel vers toi.
Saint Pierre Nolasque répondit :
Je crois d’une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant et que vous êtes venue en ce monde pour le soulagement des pauvres chrétiens qui souffrent dans une barbare servitude. Mais que suis-je, moi, pour accomplir une œuvre si difficile au milieu des ennemis de votre divin Fils et pour tirer ses enfants de leurs cruelles mains ?
Et Notre-Dame de lui répondre :
Me crains rien, Pierre, je t’assisterai dans toute cette affaire et, pour que tu aies foi en ma parole, tu verras bientôt l’exécution de ce que je t’ai annoncé et mes fils et mes filles de cet Ordre se glorifieront de porter des habits blancs comme ceux dont tu me vois revêtue.
En disant cela, la Très Sainte Vierge disparut.