Monsieur le Premier ministre, le damoiseau de Mitry vous dit merde


Au revoir « mademoiselle » — Matignon invite donc les ministres concernés et les préfets à « donner instruction » aux administrations « d’éliminer autant que possible de leurs formulaires et correspondances les termes mademoiselle », « nom patronymique », « nom d’épouse », et « nom d’époux ».

Ils seront remplacés par « madame », « pris comme l’équivalent de monsieur pour les hommes, qui ne préjuge pas du statut marital de ces derniers », par « nom de famille » (dans le Code civil depuis une loi de 2002) et par « nom d’usage » car les termes « nom d’époux » et « nom d’épouse » ne permettent pas « de tenir compte de manière adéquate de la situation des personnes veuves ou divorcées ayant conservé (…) le nom de leur conjoint ».

Libération, « Au revoir, mademoiselle », 21 février 2012.

Ainsi l’actuel Premier ministre se révèle le digne successeur de M. Jospin : ce dernier, en son temps, avait cru pouvoir user de son pouvoir réglementaire pour modifier la langue française, croyant pouvoir m’obliger à user de termes comme « Madame « la » Ministre ».

Le Conseil d’Etat a très justement refusé d’appliquer ces dispositions grotesques et, soit dit en passant, sans aucune valeur normative, évitant ainsi à certain-e-s de ses membres du beau sexe de se voir qualifier de « maitresses de requêtes ». Je crains que le successeur de M. Fillon ne soit, hélas, le premier à être qualifié de madame la Première ministre.

Je prendrai pour ma part, — sachant que j’ai toujours refusé d’appliquer la circulaire relative à la soi-disante « féminisation » des titres, — le parti le parti de la résistance : qu’on m’appelle donc désormais le damoiseau de Mitry.