La proposition ridicule de M. Macron que chaque ministre, individuellement, « engage sa responsabilité devant le Parlement » et puisse « être démis s’il n’obtient pas le vote de confiance » est si manifestement contraire aux institutions, à l’esprit et à la pratique de la Cinquième République, telles que les concevait le général de Gaulle, qu’une fois de plus son porte-voix, Le Monde, se moque de nous en la qualifiant de retour aux origines de 1958.
En effet, un des principes essentiels défendus et soigneusement appliqués par le fondateur du régime actuel était justement que l’unité et cohésion de l’action du Gouvernement ne doivent souffrir d’aucun compromis. Et ce que propose Emmanuel Macron vient directement le contredire :
En vérité, l’unité, la cohésion, la discipline intérieure du Gouvernement de la France doivent être des choses sacrées, sous peine de voir rapidement la direction même du pays impuissante et disqualifiée. Or, comment cette unité, cette cohésion, cette discipline, seraient-elles maintenues à la longue si le pouvoir exécutif émanait de l’autre pouvoir auquel il doit faire équilibre, et si chacun des membres du Gouvernement, lequel est collectivement responsable devant la représentation nationale tout entière, n’était, à son poste, que le mandataire d’un parti ? (Charles de Gaulle, Discours de Bayeux, 16 juin 1946.)
En mettant fièrement en avant, devant ses thuriféraires béats, à l’intention de lecteurs désormais totalement incultes en matière de théorie et d’histoire constitutionnelles, une mesure qui nous ramènerait en réalité encore au-delà, par sa nocivité, des pires abus des Troisième et Quatrième Républiques, rendant à très brève échéance la France ingouvernable, M. Macron montre une fois de plus sa légèreté, son inconstance et surtout la dangerosité de sa candidature insolente et grotesque à la magistrature suprême. #Fillon2017