Les évêques et les cardinaux, plus encore que les simples fidèles, se trouvent face à un terrible drame de conscience, bien plus grave que celui que durent affronter les martyrs anglais au XVIème siècle. En effet il s’agissait alors de désobéir à la plus haute autorité civile, le roi Henri VIII qui par son divorce créa un schisme avec l’Eglise romaine, tandis qu’aujourd’hui la résistance est à mener contre la plus haute autorité religieuse dans la mesure où elle dévierait de l’enseignement pérenne de l’Eglise. Et ceux qui sont appelés à résister ne sont pas des catholiques désobéissants et dissidents, mais justement ceux qui vénèrent le plus profondément l’institution de la Papauté. Celui qui résistait alors était laissé au bras séculier qui le destinait à la décapitation ou à l’écartèlement. Le bras séculier contemporain applique le lynchage moral, à travers la pression psychologique exercée par les mass-media sur l’opinion publique.
—Roberto de Mattei, Correspondance romaine