Les ambitions alambiquées de Bruno Le Maire


Tout ce qui est étalé dans ce récent article de L’Express est assez peu ragoûtant : Bruno Le Maire, en effet, incarne jusqu’à la caricature tout ce qui ne va pas dans le système UMP. Il s’est aussi fait une spécialité de tuer le père : successivement Dominique de Villepin, puis Nicolas Sarkozy, se positionnant désormais sans vergogne comme le rival de ce dernier pour 2017.

Pourtant, si Nicolas Sarkozy persiste dans son désir de prendre la tête de l’UMP, Bruno Le Maire s’écrasera car il n’a pas une personnalité suffisamment forte pour oser lui tenir tête. Mais il mettra en scène sa reculade pour essayer de sauver la face.

La situation ressemble un peu à celle d’il y a exactement dix ans, quand Bruno Le Maire expliquait doctement, place Beauvau, que Nicolas Sarkozy n’avait aucune chance de prendre la tête de l’UMP à l’automne, car une certaine affaire allait éclater dans l’intervalle et le discréditer. Il s’agissait de Clearstream, mais on ne le comprenait que confusément.

Dix ans après, Bruno Le Maire n’a pas progressé psychologiquement d’un centimètre : il attend toujours qu’un événement extérieur lui fasse tout tomber tout cuit dans la bouche. Evidemment, ça peut arriver cette fois, vu les casseroles de Sarkozy, qui sont beaucoup plus nombreuses et sonores qu’en 2004, mais ce n’est pas avec ce genre de tempérament qu’on gagne ensuite les élections.