Le pape Benoit XVI était perçu come un ami d’Israël, malgré le fait qu’il avait été contraint, come tant d’Allemands de sa génération, à devenir membre des jeunessses hitlériennes. Et par son courageux discours à l’université de Ratisbonne, en 2006, il affirma résolument la vision traditionnelle catholique de la primauté de la raison et de la responsabilité individuelle dans la formation du sentiment religieux et des rapports juridiques entre individus. Ce discours de vérité et de fermeté lui valut l’hostilité d’une bonne partie du monde arabo-mahométan.
Son prédécesseur Jean-Paul II s’avéra plus réticent à affronter la violence inhérente au mahométanisme. Il se résigna pourtant à respecter Israël, où il se rendit même en 2000 lors d’un voyage qui fut perçu comme un geste amical envers le peuple de ce pays. L’un comme l’autre, au demeurant, de ces deux papes étaient, en tout état de cause, des défenseurs acharnés du concile Vatican II, qui avait, dans la déclaration Nosta aetate, rejeté certaines formes d’antijudaïsme dont, notamment, l’accusation de déïcide.
Mais le pape François a manifestement choisi de mettre fin à cette ère de relations courtoises, comme vient de le rapporter le Jerusalem Post :
Nétanyahou mentionna, — ce fut l’une de ses affirmations les plus candides lors du voyage papal, — que Jésus parlait l’hébreu. Il n’y avait rien d’incorrect à cette affirmation. […]
Mais François ne supporte pas la vérité. Il interrompit donc sans délicatesse aucune son hôte en interjetant : « araméen. »
Nétanyahou fut sans doute agaçé. De fait, à l’époque du Christ, les juifs instruits, dont il faisait partie, s’exprimaient, à l’oral comme à l’écrit, en araméen. Mais le peuple, lui, parlait hébreu. C’est donc bien en hébreu que Jésus prêcha devant le peuple.
Nétanyahou répondit donc: « Il parlait l’araméen, mais Il connaissait l’hébreu. »
Le successeur de saint Pierre a ainsi semblé accréditer, par ses propos sur Notre Seigneur Jésus-Christ, la version mahométane selon laquelle ce dernier ne serait pas juif, mais « palestinien ».
De fait, toute l’attitude du Pape, lors de cette visite, a marqué une rupture majeure, par rapport à ses prédécesseurs, dans les relations avec le monde arabo-mahométan. Il qualifia ainsi l’entité arabe dirigée par l’Autorité palestinienne, lors de sa visite, d’« État de Palestine », ce que la diplomatie vaticane avait jusqu’alors soigneusement évité.
Le Pape alla ensuite se « recueillir » devant la barrière de séparation construite par Israël depuis 2002 protéger la population israélienne en empêchant physiquement toute intrusion de terroristes sur son territoire. Cette opération, dont l’impact médiatique fut évidemment énorme, renforça encore le message anti-israélien envoyé au monde par François.
Puis lors de sa visite de Jérusalem, le Pape embrassa le moufti arabe de cette ville, le cheik Mahomet Hussein. S’écartant comme à son habitude du texte préparé qui qualifiait ses interlocuteurs de « chers amis », il les appella « mes frères ». Or, — et François le savait parfaitement, — ce Hussein a été condamné par les gouvernements occidentaux, européens comme américains, pour ses appels à annihiler les juifs, affirmant notamment, en 2012, que c’était la destinée des mahométans de tuer les juifs, qui seraient, selon lui, des « sous-hommes » et des ennemis du dieu Allah. Il loua aussi les terroristes kamikazes, affirmant que « leurs âmes nous indiquent le chemin à suivre. » Mais le Pape ne lui adressa aucun reproche.
Quant aux Arabes chrétiens d’Israël, François n’a même pas daigné les rencontrer, contrairement à ses prédécesseurs. Il faut dire que selon la loi fondamentale palestinienne, qui tient lieu de Constitution à cette entité, la religion officielle des territoires est le mahométanisme ; et la législation de l’entité arabe est basée sur la charia (la loi mahométane).
Les chrétiens ne sont plus que 2 pour cent à Bethléem alors qu’ils étaient 90 pour cent en 1948.
Mais comme le confie avec courage Frère Louis-Marie du monastère d’Abou Goch, cité par le Jerusalem Post :
Il est très difficile pour un chrétien d’Orient de prendre fait et cause dans le conflit israélo-palestinien, surtout quand il vit entouré de musulmans. Toute son existence et celle de sa communauté peuvent vaciller sur une déclaration. Ainsi, il faut attendre que les chrétiens d’Orient quittent le monde musulman pour que les langues se délient.