Le Pape est très fort: il a mis trente-deux secondes pour se «  confesser »


Ceux qui s’extasient sur la confession en direct sur Youtube du Pape affirment qu’il « montre l’exemple ».

En effet, Sa Sainteté nous montre tout . Elle a choisi de se présenter devant le prêtre en face-à-face, ce qui fait que le visage—et même le mouvement des lèvres—de ce dernier étaient visibles pour le monde entier, plutôt que de le faire sur les parties du confessionnal prévues pour cet usage sur le côté et grillagées afin de respecter le droit à l’anonymat réciproque, hautement souhaitable pour des raisons évidentes, du ministre comme du pénitent dans l’administration de ce sacrement.

Je me suis souvent rendu à la basilique de Saint-Pierre depuis ma plus jeune enfance et je m’y suis même confessé, — même si je n’ai pas eu le réflexe de faire une vidéo pour vous montrer mon humilité, — sur le côté des mêmes confessionnaux que ceux utilisés part le Pape  le Pape voulait être vu, alors qu’il n’existe aucun récit, — encore moins une image ou un enregistrement cinématographique, — de la confession de ses prédécesseurs. Aucun. Mais admettons, admettons que de faire une vidéo de soi en train de se confesser est un acte d’humilité génialissime et que les prédécesseurs du Pape actuel sont vraiment cons de ne pas avoir pensé à le faire…

Pour autant, le plus ennuyeux, c’est que la « confession » du successeur de saint Pierre a duré exactement… trente-deux secondes. On peut trouver cela déplacé de le remarquer, mais c’était fait pour, non ? Or, même avec le rite « allégé » désormais appelé sacrement de « Réconciliation » promulgué en 1971 par Paul VI, trente-deux secondes ne suffisent pas, sans même laisser le temps au pénitent pour se confesser, pour que soient prononcées par lui, puis par le prêtre les paroles absolument nécessaires à l’administration valide du sacrement :

Le pénitent, à genoux devant le prêtre, fait le signe de Croix 

Au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit.

Amen.

Bénissez-moi, mon Père, parce que j’ai péché. Je confesse à Dieu Tout-Puissant, je reconnais devant mes frères, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission: Oui, j’ai vraiment péché.

Le prêtre invite le pénitent à la confiance en Dieu en disant  Que le Seigneur vous inspire les paroles justes et les senti­ments vrais pour confesser avec contrition vos péchés.

Le pénitent peut alors dire quelques mots de la Sainte Ecriture ayant trait à la miséricorde de Dieu et au repentir, par exemple  Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime (Jn 21, 17).

Mon Père, je ne me suis pas confessé depuis… J’ai reçu l’absolution. J’ai accompli ma pénitence.

Mon Père, je m’accuse… (tous les péchés mortels commis depuis la dernière confession valide: les péchés véniels dont on se souvient. Ne pas oublier le nombre de fois ainsi que les circonstances qui peuvent affecter la qualification morale des actes.)

Mon Père, je m’accuse de tous ces péchés, de tous ceux dont je ne me souviens pas, de tous ceux de ma vie passée, en particulier de ceux que j’ai commis contre (tel commandement ou telle vertu).

Je demande pardon à Dieu pour tous les manques d’Amour que j’ai commis, ceux auxquels je pense et ceux auxquels je ne pense pas et à vous, mon Père, pénitence et absolution, si vous m’en jugez digne.

C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute. C’est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, mon Père, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

Le prêtre lui donne des conseils opportuns, lui impose une pénitence et l’invite à manifester sa contrition.

Le pénitent récite l’acte de contrition 

Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché vous déplait : je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte Grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.

Le prêtre prononce alors les paroles de l’absolution 

Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde: par la mort et la résurrection de son Fils Il a réconcilié le monde avec Lui et Il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Eglise qu’II vous donne le pardon et la paix.

Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.

Le pénitent répond  Amen.

Le prêtre invite à l’action de grâce:

Que la passion de Jésus-Christ, notre Seigneur, l’intercession de la Vierge Marie et de tous les saints, tout ce que vous ferez de bon et supporterez de pénible contribuent au pardon de vos péchés, augmente en vous la grâce pour que vous viviez avec Dieu.

Le prêtre renvoie le pénitent 

Allez dans la paix du Christ, priez pour moi et accomplissez votre pénitence.

Le pénitent se retire. Il peut alors se recueillir quelques ins­tants pour 

  • rendre grâce à Dieu pour le sacrement qu’il vient de recevoir,

  • demander au Seigneur de pardonner les éventuelles imperfections de la confession,

  • accomplir dès que possible la pénitence, et réfléchir aux conseils et avis du confesseur pour bien les graver dans son cœur, et formuler les résolutions opportunes.

Trente-deux secondes.

Le fait est qu’une véritable confession est impossible dans ces conditions, même dans le nouveau rite et même sans avoir un seul péché mortel à confesser.