Le funeste programme économique de Mme Le Pen


Le Monde, « Pourquoi quitter l’euro n’est pas une solution » —Marie Charrel, 28 février 2017

Le Front national est aujourd’hui le seul parti politique à avoir pris conscience de la menace terrible que constitue pour l’Europe l’invasion migratoire qu’elle subit depuis quarante ans. Si la dimension identitaire était le seul enjeu de l’élection présidentielle, l’électeur aurait donc intérêt à rejoindre les 27 pour cent de Français qui se disent aujourd’hui disposés à voter pour Marine Le Pen.

Mais l’identité de la France n’est pas le seul enjeu. Le retour au franc proposé par Mme Le Pen constitue un scénario tellement grotesque, aux conséquences tellement catastrophiques même dans l’hypothèse — quasi certaine, il faut le reconnaître — où le FN ne réussissait pas à le mettre effectivement en oeuvre que, pour cette seule raison, il faut espérer qu’elle ne sera jamais en mesure de gouverner. La France serait en effet assurément amenée à la ruine en quelques mois, par le truchement d’un effondrement immédiat, total et, vraisemblablement, irréversible de la confiance sous-jacente des marchés que requiert pour fonctionner toute économie moderne.

Si elle est élue président de la République, comme je crains désormais que ce soit possible, il conviendra donc de l’empêcher de mettre en oeuvre ce projet funeste, en votant massivement, aux élections législatives qui suivront, pour des candidats de partis autres que le Front national. Droite ou gauche (hors ultragauche mélanchoniste, rigoureusement alignée sur ce point avec le FN, évidemment), à ce stade, peu importera.