Ce que disent le Pape et le R.P. Garrigou-Lagrange sur l’assistance à la messe


Voilà, selon Yves Daoudal, ce qu’a dit le Pape sur ceux qui vont à la messe traditionnelle :

Quand je cherche de façon plus approfondie, je trouve que c’est plutôt une sorte de mode. Et si c’est une mode, alors c’est une question qui ne mérite pas beaucoup d’attention. Il faut juste montrer une certaine patience et gentillesse pour les gens qui sont accros à une certaine mode. Mais je considère qu’il est très important d’aller au fond des choses, parce que si on ne va pas en profondeur, aucune forme liturgique, celle-ci ou celle-là, ne peut nous sauver.

Et voici ce que dit le R.P. Garrigou-Lagrange, disparu il y a cinquante ans alors que la nouvelle messe n’existait pas encore :

Les effets de la Messe immédiatement relatifs à Dieu, comme l’adoration réparatrice et l’action de grâces, se produisent toujours infailliblement et pleinement avec leur valeur infinie, même sans notre concours, même si la Messe était célébrée par un ministre indigne, pourvu qu’elle soit valide. […].

Quant aux effets de la Messe, qui sont relatifs à nous, ils ne se répandent que dans la mesure de nos dispositions intérieures. C’est ainsi que la Messe, comme sacrifice propitiatoire, obtient ex opere operato aux pécheurs qui n’y résistent pas, la grâce actuelle qui les porte à se repentir et qui leur inspire d’aller se confesser de leurs fautes (cf. Concile de Trente, sess. XXII, c. II : «  Hujus quippe obla­tione placatus Dominus, gratiam et donum pœnitentiæ concedens, crimina et peccata etiam ingentia dimittit.»). Les paroles Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, parce nobis Domine, produisent en ceux des pécheurs qui n’y mettent pas d’obstacle des sentiments de contrition, comme le sacrifice de la Croix les produisit en l’âme du bon larron. Il s’agit ici surtout des pécheurs qui assistent à la Messe ou de ceux pour qui elle est dite.

Il ajoute encore ceci, faisant preuve dans son analyse d’une finesse où transparait une authentique humilité, de laquelle le Pape, qui accorde tant d’importance à s’afficher tel, pourrait utilement s’inspirer :

De même pour bien assister à la messe, avec foi, confiance, vraie piété et amour, on peut la suivre de différentes manières. On peut être attentif aux prières liturgiques, généralement si belles et si pleines d’onction, d’élévation et de simplicité. On peut aussi se rappeler la Passion et la Mort du Sauveur, dont la messe est le mémorial, et se considérer comme étant au pied de la Croix avec Marie, Jean, les saintes femmes. On peut encore s’appliquer à rendre à Dieu, en union avec Jésus, les quatre devoirs qui sont les fins du Sacrifice : adoration, réparation, demande et action de grâces. Pourvu que l’on prie, même en récitant pieusement son chapelet, on assiste fructueusement à la messe. On peut aussi avec grand profit, comme sainte Jeanne de Chantal et beaucoup de saints, y continuer son oraison, surtout si l’on est porté à un amour pur et intense, un peu comme saint Jean à la Cène reposant sur le Cœur de Jésus.

Mais de quelque manière qu’on suive ainsi la Messe, il Importe d’insister sur une chose importante. Il faut surtout nous unir profondément à l’oblation du Sauveur, prêtre principal : Avec lui, il faut l’offrir à son Père, en nous rappelant que cotte oblation plait plus à Dieu que tous les péchés ne lui déplaisent. Il faut nous offrir aussi chaque jour plus profondément, offrir particulièrement les peines et contrariétés que nous avons déjà à porter et celles qui ce présenteront dans la journée.